"Tire un frein à main, Maude ! On s'est trompé de route, il faut faire demi-tour !". Et la petite Yaris 1.o de reco, sans suspension, tourne à 180° autour de cet îlot enfoui dans la nuit noire cévenole d'un mercredi calme. "Putain, génial !", il ne manquait plus que repartir en 1ère un peu plus vite ! Nous rentrons "sagement" de Ganges après un rendez-vous sur le thème du rallye et comme deux folles, nous roulons sans objectif précis en direction de la maison. Nous sommes en retard pour manger, il est bientôt 22h, et nous n'avons qu'un idée en tête : limer ces 3 passages que nous avons choisis pour effectuer notre première prise de notes ! Et même si la Yaris tire la langue et danse le tango, c'est du sérieux ! Ces deux jours passés à Massanes, à quelques kilomètres d'Alès, auront mis la jolie Saxo VTS 16s sur 4 pattes solides... tout au moins dans nos esprits et sur les devis que nous avons fait établir. Le budget est fixé et les dates de rallye se précisent. "Gaz, gaz, gaz !" comme crie si bien Maude !
Elle est là ! C'est dans un champ boueux des Cévennes que j'aperçois la petite blanche, le bout du museau humide. "Elle couche dehors depuis combien de temps ?" je demande à Maude qui grimace et me répond avec scrupules "Trois mois !". L'humidité commence à attaquer les chevrons de la future bête de course. Maude négocie une place au chaud dans un hangar de l'école de pilotage... et nous partons en ballade sous des trombes d'eau ! Pression des Yokohama faite, je découvre l'auto depuis mon baquet de droite... et sans harnais en plus ! "Putain, elle a des watts la petite !" je répète à plusieurs reprises ! "Ben ouais, avec une boîte plus courte, elle va déchirer !" rêve Maude alors que nous n'avons pas encore fixé de budget. Vidée des moquettes et éléments inutiles, repeinte à l'intérieur et équipée d'un arceau et de deux baquets, la Saxo VTS est d'ores et déjà une véritable petite auto de course ! Les gravillons crépitent dans les passages de roue comme si l'on prenait des cordes à fond. Je souris, nous avons déjà déconnecté.
Listing de pièces et calendrier... puis GO ! toutes deux penchées sur les calendriers 2008, nous analysons les différents rallyes auxquels participer. National ou régional ? Telle n'est pas vraiment la question. Les dates posent déjà plus problème : je suis déjà engagée sur d'autres rallyes en région PACA et le hasard fait souvent mal les choses. D'autre part, il nous faut sélectionner des rallyes assez techniques sur des routes cévenoles étroites qui enchaînent les virages et demandent une un pilotage fin si l'on veut espérer concurrencer des autos plus puissantes. "Au Rallye des Vins du Gard, si tu n'as pas minimum 200CV, tu te fais rentrer dans les allonges. Il ne faut pas que vous choisissiez des rallyes rapides, préférez un Rallye du Cigalois !" nous conseille Manu à 22h sur le bord d'une spéciale du rallye en question. Et le budget est fixé. Nous établissons des devis auprès de différents fournisseurs et nous achèterons au plus offrant ! En gros : deux baquets, deux harnais, coupes-circuits et extincteurs, une radio et un tube afrique pour se débarrasser du catalyseur... et c'est parti ! Le premier rallye se fera grosso-modo dans cette configuration ! "J'aimerais bien mettre une boîte BE..." demande Maude telle un enfant qui écrit sa lettre au père Noël. Mais pour son premier rallye, la pilote admet que la boîte de 106 XSi montée sur sa Saxo suffira amplement pour se faire la main.
Il est 17h : rendez-vous avec Patrick du Women Rallye Concept. Après une discussion de 3h30 sur les femmes, le rallye, les sponsors et notre projet, Maude nous ramène en Yaris jusqu'à la maison, à environ une heure de route. Mais sur le chemin aller, nous avons pris soin de "noter" quelques passages : trois "spéciales" du nouveau rallye régional "Maude-Réjane"aux alentours du village de Monoblet. "Viens on fait une pris de notes, juste comme ça, pour essayer !" avais-je lancé à Maude. "Non ! Tu crois ? Bon, ouais, allez !" et cette réponse au début sagement incertaine se transforme en un désir de noter les départementales de toute la région ! "Gi / Di pour D90 rond ferme 70 et 50m DAF saute / G120 / D100 corde tard !", les notes de Maude ressemblent un peu à cela. Sous un ciel noir, les lanternes de la Yaris dirigées vers ce premier gauche, je lance le départ : "5, 4, 3, 2, 1... GO ! Et la petite Toyota souffre !
Les notes défilent sur le cahier que Maude garde toujours sur sa banquette arrière (moi, c'est dans mon vide-poche, instinct de copilotes ) ! Et alors que je me dis que c'est la première fois de ma petite vie que je me laisse conduire par une autre fille que moi... on s'amuse comme des folles ! On rectifie un peu ces notes qui ne serviront jamais à rien, on lance un peu la Yaris dans les cordes et on s'étonne de nos premiers passages. En fausse "liaison", une voiture nous rattrappe alors que nous parlons tranquilement. "Putain, j'ai une bagnole aux fesses, râle Maude. Je vais pas attaquer avec la Yaris, hein ?" "Je sais pas, laisse le passer sinon !" et sur mes mots, la Mercedes immatriculée 75 nous passe devant recevant moultes insultes "gentilles". Et elle continue son chemin sur cette spéciale du Cigalois... alors que Maude et moi discutons de nos notes. "Putain, le mec est sortie de sa caisse ! Il est en plein milieu de la route, Maude !" dis-je un peu stressée. "T'es sûre, éteins la lumière !" me lance Maude qui s'inquiète aussi. Notre Toyota s'approche, appeurée... "C'est Manu, Putain !" ! L'équipage que nous sommes est accueilli par notre futur préparateur fumant une clope dans la nuit noire, stupéfait de nous voir reconnaître comme deux p'tites folles dans la nuit. C'est là que je comprends, dans son sourire, que notre projet est simplement génial, et sutout, qu'il coule de source.
"Prends la Sax', Réjane !" me lance Maude. C'est simplement pour faire le tour du pâté de maison, ça ne représente pas plus d'un kilomètre. Je dois simplement aller chercher quelque-chose dans ma voiture, garée sur la place du village. Je place mes fesses dans ce baquet, je l'avance au maximum... et je pose mon pied sur la pédale d'embrayage. La Saxo ronronne, un joli bruit qui n'a rien de mignon. Lorsque j'accélère, j'ai l'impression que la petite Saxo s'enfuit ! Elle est réactive, elle monte dans les tours, les cailloux claquent dans les passages de roue, et rien que ça, c'est du bonheur. Je souris et je ne peux m'en empêcher. Je comprends que c'est ce que j'aime : tenir entre mes mains et mes pieds une petite auto de course, jolie et méchante.
Mon dernier mot : "Je suis heureuse de t'avoir rencontrée, Maude ! Et l'on verra ce que cela donne !"
Elle est là ! C'est dans un champ boueux des Cévennes que j'aperçois la petite blanche, le bout du museau humide. "Elle couche dehors depuis combien de temps ?" je demande à Maude qui grimace et me répond avec scrupules "Trois mois !". L'humidité commence à attaquer les chevrons de la future bête de course. Maude négocie une place au chaud dans un hangar de l'école de pilotage... et nous partons en ballade sous des trombes d'eau ! Pression des Yokohama faite, je découvre l'auto depuis mon baquet de droite... et sans harnais en plus ! "Putain, elle a des watts la petite !" je répète à plusieurs reprises ! "Ben ouais, avec une boîte plus courte, elle va déchirer !" rêve Maude alors que nous n'avons pas encore fixé de budget. Vidée des moquettes et éléments inutiles, repeinte à l'intérieur et équipée d'un arceau et de deux baquets, la Saxo VTS est d'ores et déjà une véritable petite auto de course ! Les gravillons crépitent dans les passages de roue comme si l'on prenait des cordes à fond. Je souris, nous avons déjà déconnecté.
Listing de pièces et calendrier... puis GO ! toutes deux penchées sur les calendriers 2008, nous analysons les différents rallyes auxquels participer. National ou régional ? Telle n'est pas vraiment la question. Les dates posent déjà plus problème : je suis déjà engagée sur d'autres rallyes en région PACA et le hasard fait souvent mal les choses. D'autre part, il nous faut sélectionner des rallyes assez techniques sur des routes cévenoles étroites qui enchaînent les virages et demandent une un pilotage fin si l'on veut espérer concurrencer des autos plus puissantes. "Au Rallye des Vins du Gard, si tu n'as pas minimum 200CV, tu te fais rentrer dans les allonges. Il ne faut pas que vous choisissiez des rallyes rapides, préférez un Rallye du Cigalois !" nous conseille Manu à 22h sur le bord d'une spéciale du rallye en question. Et le budget est fixé. Nous établissons des devis auprès de différents fournisseurs et nous achèterons au plus offrant ! En gros : deux baquets, deux harnais, coupes-circuits et extincteurs, une radio et un tube afrique pour se débarrasser du catalyseur... et c'est parti ! Le premier rallye se fera grosso-modo dans cette configuration ! "J'aimerais bien mettre une boîte BE..." demande Maude telle un enfant qui écrit sa lettre au père Noël. Mais pour son premier rallye, la pilote admet que la boîte de 106 XSi montée sur sa Saxo suffira amplement pour se faire la main.
Il est 17h : rendez-vous avec Patrick du Women Rallye Concept. Après une discussion de 3h30 sur les femmes, le rallye, les sponsors et notre projet, Maude nous ramène en Yaris jusqu'à la maison, à environ une heure de route. Mais sur le chemin aller, nous avons pris soin de "noter" quelques passages : trois "spéciales" du nouveau rallye régional "Maude-Réjane"aux alentours du village de Monoblet. "Viens on fait une pris de notes, juste comme ça, pour essayer !" avais-je lancé à Maude. "Non ! Tu crois ? Bon, ouais, allez !" et cette réponse au début sagement incertaine se transforme en un désir de noter les départementales de toute la région ! "Gi / Di pour D90 rond ferme 70 et 50m DAF saute / G120 / D100 corde tard !", les notes de Maude ressemblent un peu à cela. Sous un ciel noir, les lanternes de la Yaris dirigées vers ce premier gauche, je lance le départ : "5, 4, 3, 2, 1... GO ! Et la petite Toyota souffre !
Les notes défilent sur le cahier que Maude garde toujours sur sa banquette arrière (moi, c'est dans mon vide-poche, instinct de copilotes ) ! Et alors que je me dis que c'est la première fois de ma petite vie que je me laisse conduire par une autre fille que moi... on s'amuse comme des folles ! On rectifie un peu ces notes qui ne serviront jamais à rien, on lance un peu la Yaris dans les cordes et on s'étonne de nos premiers passages. En fausse "liaison", une voiture nous rattrappe alors que nous parlons tranquilement. "Putain, j'ai une bagnole aux fesses, râle Maude. Je vais pas attaquer avec la Yaris, hein ?" "Je sais pas, laisse le passer sinon !" et sur mes mots, la Mercedes immatriculée 75 nous passe devant recevant moultes insultes "gentilles". Et elle continue son chemin sur cette spéciale du Cigalois... alors que Maude et moi discutons de nos notes. "Putain, le mec est sortie de sa caisse ! Il est en plein milieu de la route, Maude !" dis-je un peu stressée. "T'es sûre, éteins la lumière !" me lance Maude qui s'inquiète aussi. Notre Toyota s'approche, appeurée... "C'est Manu, Putain !" ! L'équipage que nous sommes est accueilli par notre futur préparateur fumant une clope dans la nuit noire, stupéfait de nous voir reconnaître comme deux p'tites folles dans la nuit. C'est là que je comprends, dans son sourire, que notre projet est simplement génial, et sutout, qu'il coule de source.
"Prends la Sax', Réjane !" me lance Maude. C'est simplement pour faire le tour du pâté de maison, ça ne représente pas plus d'un kilomètre. Je dois simplement aller chercher quelque-chose dans ma voiture, garée sur la place du village. Je place mes fesses dans ce baquet, je l'avance au maximum... et je pose mon pied sur la pédale d'embrayage. La Saxo ronronne, un joli bruit qui n'a rien de mignon. Lorsque j'accélère, j'ai l'impression que la petite Saxo s'enfuit ! Elle est réactive, elle monte dans les tours, les cailloux claquent dans les passages de roue, et rien que ça, c'est du bonheur. Je souris et je ne peux m'en empêcher. Je comprends que c'est ce que j'aime : tenir entre mes mains et mes pieds une petite auto de course, jolie et méchante.
Mon dernier mot : "Je suis heureuse de t'avoir rencontrée, Maude ! Et l'on verra ce que cela donne !"
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