Un épisode blanc... le plus merveilleux que j'ai vécu à ce jour. Je me lève... le ciel est gris comme je l'aime, avec cette épaisse texture grise au dessus des cimes. La neige commence à tomber drue à l'arrivée de Costebelle. Il est 11h et il faut du courage pour monter jusqu'au Lac dans le vent et le brouillard. Je regarde autour de moi et j'ai de la peine à compter les quelques "chômeurs" présents sur le domaine en ce début d'année. Aujourd'hui, c'est entre ma planche et moi... personne d'autre ! Et le souffle de la neige qui nous suit dans ces courbes fantastiques est un souffle de bonheur. Le nuage de poudreuse fraîche et légère qui saupoudre chacune de mes pauses émerveillées est un peu comme un mirage que l'on avait cru voir après chaque vidéo des plus grands snowboarders. Et je n'ai que mes yeux pour en témoigner.
50 cm de neige sont tombés. Je distingue à peine mes premiers passages dans ces endroits magiques. Seule contre tous, mais seule avec cette neige surnaturelle, je ne me pose aucune question. Les arbres sont mon slalom et plus leurs troncs se resserrent, plus je les frôle, je les caresse en espérant ne pas abîmer la veste de Soozie (Cissou et Saucisse pour les intimes...). Parfois je me surprends à embrasser quelques-uns dans des arrêts imprévus et cette neige merveilleuse et terrifiante me suit telle une coulée féérique. Dans la descente des "Fraises" (cet endroit jamais damé depuis 2003 qui porte ce nom enchanteresse du fruit qui accompagne au mieux le champagne...), les mouvements de ma planche n'ont jamais été aussi fluides dans une épaisseur étonnante, entre ces ces minuscules sapins jaunes que vous bousculez sans honte. Je me retourne, et je vois un gouffre bleu... une crevasse profonde qui descend jusqu'au petit ruisseau et qui paraît grande dans un domaine skiable. "Mira la chica !" s'exclame un homme au loin. Et mon espagnol n'est pas parfait mais c'est un petit plaisir personnel que de comprendre sa surprise en me voyant perdue dans cette poudreuse.
Descente entre les sapins ! Autour de moi, personne ne comprend ce plaisir que j'éprouve à me perdre entre les sapins... à essayer d'anticiper ces virages tantôt brusques tantôt limpides entre les branches, les pousses et les forêts. Peu de pente ou un peu plus, vous ne décidez de rien... c'est la planche et vos pieds qui vous guident. Et après cette petite chûte d'urgence, une minuscule coulée s'abat sur vous et vous n'y croyez pas. La neige est si légère. Le téléphone sonne. "C'est bien si tu t'amuses dans cette poudreuse, me dit Thierry depuis son job au restaurant Le Coq Noir. Toi, tu aimes la poudreuse !". Et je ne pense qu'à deux personnes qui pourraient comprendre mon euphorie dangereuse en un moment pareil : un slovène expérimenté et un économiste moins chanceux. Mais, tout ce blanc est à moi, et en tant que parfaite égoïste, je ne vais pas m'en priver. En cette fin de journée, un épais nuage volatile suit chacun des mes passages et la neige qui me dépasse scintille sous mes yeux de petite fille émerveillée. Je coupe entre les arbres et j'arrive à cette unique piste noire que je n'ai jamais connue publiquement ouverte à Pra-Loup. Les bosses, les souches, les petits sapins recouverts vous surprennet... et l'épaisseur de poudre qui ne vous pardonne aucun faux pas représente une pointe de doute qui crée en vous encore plus de plaisir. Et avant d'arriver en bas, sur le Chemin du Loup qui mène à La Tanière, vous lancez votre planche dans le vide pour un petit jump en sortant du chemin. Un minuscule envol qui fait monter en vous cette adrénaline... celle qui vous pousse à attraper la dernière perche pour remonter aux sommets.
"Du pur bonheur ! C'était du pur bonheur !" j'essaie d'expliquer à Thierry. Mais est-ce que quelqu'un peut comprendre ce que vous avez vécu. Et si vos yeux et votre cœur étaient vos seuls compagnons dans de tels moments de partage ? Une rentrée enneigée en voiture commence... Là, votre fierté de petite snowboardeuse se met en veille quand vous voyez votre compteur qui ne pas dépasser les 30km/h sur cette route enneigée. Et Thierry fait le con derrière en balançant sa 106 XSi dans tous les sens, en tant que pilote magiquement rêveur, comme je l'étais dans ma poudreuse. Après une étape à Carcès, dans le Haut-Var, le retour sur Marseille s'opère dans 30cm de neige... avec une mauvaise nouvelle d'ordre professionnel à l'horizon mais des souvenirs magiques pleins la tête.
Merci à l'alternateur de Thierry de m'avoir permis de comprendre que je sais ce qui me rend heureuse.
(Listening to Coldplay - Lost)
50 cm de neige sont tombés. Je distingue à peine mes premiers passages dans ces endroits magiques. Seule contre tous, mais seule avec cette neige surnaturelle, je ne me pose aucune question. Les arbres sont mon slalom et plus leurs troncs se resserrent, plus je les frôle, je les caresse en espérant ne pas abîmer la veste de Soozie (Cissou et Saucisse pour les intimes...). Parfois je me surprends à embrasser quelques-uns dans des arrêts imprévus et cette neige merveilleuse et terrifiante me suit telle une coulée féérique. Dans la descente des "Fraises" (cet endroit jamais damé depuis 2003 qui porte ce nom enchanteresse du fruit qui accompagne au mieux le champagne...), les mouvements de ma planche n'ont jamais été aussi fluides dans une épaisseur étonnante, entre ces ces minuscules sapins jaunes que vous bousculez sans honte. Je me retourne, et je vois un gouffre bleu... une crevasse profonde qui descend jusqu'au petit ruisseau et qui paraît grande dans un domaine skiable. "Mira la chica !" s'exclame un homme au loin. Et mon espagnol n'est pas parfait mais c'est un petit plaisir personnel que de comprendre sa surprise en me voyant perdue dans cette poudreuse.
Descente entre les sapins ! Autour de moi, personne ne comprend ce plaisir que j'éprouve à me perdre entre les sapins... à essayer d'anticiper ces virages tantôt brusques tantôt limpides entre les branches, les pousses et les forêts. Peu de pente ou un peu plus, vous ne décidez de rien... c'est la planche et vos pieds qui vous guident. Et après cette petite chûte d'urgence, une minuscule coulée s'abat sur vous et vous n'y croyez pas. La neige est si légère. Le téléphone sonne. "C'est bien si tu t'amuses dans cette poudreuse, me dit Thierry depuis son job au restaurant Le Coq Noir. Toi, tu aimes la poudreuse !". Et je ne pense qu'à deux personnes qui pourraient comprendre mon euphorie dangereuse en un moment pareil : un slovène expérimenté et un économiste moins chanceux. Mais, tout ce blanc est à moi, et en tant que parfaite égoïste, je ne vais pas m'en priver. En cette fin de journée, un épais nuage volatile suit chacun des mes passages et la neige qui me dépasse scintille sous mes yeux de petite fille émerveillée. Je coupe entre les arbres et j'arrive à cette unique piste noire que je n'ai jamais connue publiquement ouverte à Pra-Loup. Les bosses, les souches, les petits sapins recouverts vous surprennet... et l'épaisseur de poudre qui ne vous pardonne aucun faux pas représente une pointe de doute qui crée en vous encore plus de plaisir. Et avant d'arriver en bas, sur le Chemin du Loup qui mène à La Tanière, vous lancez votre planche dans le vide pour un petit jump en sortant du chemin. Un minuscule envol qui fait monter en vous cette adrénaline... celle qui vous pousse à attraper la dernière perche pour remonter aux sommets.
"Du pur bonheur ! C'était du pur bonheur !" j'essaie d'expliquer à Thierry. Mais est-ce que quelqu'un peut comprendre ce que vous avez vécu. Et si vos yeux et votre cœur étaient vos seuls compagnons dans de tels moments de partage ? Une rentrée enneigée en voiture commence... Là, votre fierté de petite snowboardeuse se met en veille quand vous voyez votre compteur qui ne pas dépasser les 30km/h sur cette route enneigée. Et Thierry fait le con derrière en balançant sa 106 XSi dans tous les sens, en tant que pilote magiquement rêveur, comme je l'étais dans ma poudreuse. Après une étape à Carcès, dans le Haut-Var, le retour sur Marseille s'opère dans 30cm de neige... avec une mauvaise nouvelle d'ordre professionnel à l'horizon mais des souvenirs magiques pleins la tête.
Merci à l'alternateur de Thierry de m'avoir permis de comprendre que je sais ce qui me rend heureuse.
(Listening to Coldplay - Lost)
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