Mérous ? Barracudas en banc ? Je ne savais pas où je plongeais avant de me jeter en arrière depuis le zodiac, équipée, la mâchoire serrée autour du détendeur. Pour une fois, je n'ai pas demandé, même si cela me démangeait. Autour de l'île de Port-Cros, nous descendons lentement sous le niveau de la mer. Elle est si chaude et bleue... elle est belle avec un grand B. Je regarde déjà partout mais je suis fatiguée de la veille... j'ai peu dormi, j'ai pu bailler au moins 20 fois durant la traversée. Les belles petites Castagnoles dansent autour de nous... ces belles Noires à la queue en fourche sont si joliment familières. Et au milieu, je distingue tout de suite mon "bouledogue des mers"... un Mérou, bien gros, qui n'a pas peur de nous. Là, je me demande... Serais-je à la Gabinière ? Et alors que je focalise sur mon beau brun... une main m'attrape le bras et je regarde à ma droite : un banc de barracudas flâne tranquillement. Ils sont tellement plus nombreux que nous, dans le bleu qui s'étend au delà de ce que mes yeux distinguent. Ils sont magnifiques, sous les yeux des mérous qui stagnent près des roches.
Soudain, l'eau est trouble. J'ai froid, et cela dure. Ce ne sont pas mes yeux qui disjonctent : l'eau est vraiment trouble et la température a chuté d'au moins 5 degrés. Je cligne, mais non... ma vue ondule. Puis je regarde à droite, et je vois une démarcation très nette, foncée, comme de la fumée marron et cela me fait un petit peu peur. Qu'est-ce que c'est ?? Et les barracudas se promènent au dessus. C'est la thermocline, la barrière entre une zone d'eau chaude et une zone d'eau froide. Nous nageons lentement autour de cette limite et c'est une sensation étrange. C'est la première fois que je suis prise dans ce phénomène.
Nous nageons avec discipline aux côtés d'un moniteur très calme. Alors qu'il se retourne et me demande de regarder autour de moi, je me pose la question "Que peut-il y avoir à regarder puisque nous ne fouinons pas dans les rochers ?". Mais nous sommes encerclés par un gigantesque banc de barracudas... ils sont au moins une centaine !!! Et leurs yeux nous fixent... ils sont stables, c'est nous qui bougeons au travers du dessin qu'ils forment. A gauche contre la roche, à droite dans l'immensité, au dessus... leur nombre est surprenant, ils sont partout autour de nous. Longs et fins, rayés, comme de petits vilains requins... ils sont beaux.
Je tente mon deuxième tête à tête avec mon amour des mers, un Mérou. Sa taille est moyenne, mais ses lèvres sont déjà tellement bulbeuses... c'est un vrai bouledogue. Je m'approche doucement de lui, intriguée, déterminée mais impressionnée aussi. Il est plus gros que tous les poissons que j'ai taquinés. Alors que ma face masquée avance doucement vers lui, il reste immobile et me dévisage avec ses gros yeux bien distincts. Alors que mes pupilles s'ouvrent grand d'étonnement face à la petite distance de 60 cm qui nous sépare, il s'en va d'un battement de queue lent et harmonieux, sans brutalité , ni rejet... il n'est juste pas prêt. Peut-être ne le suis-je pas vraiment non plus ?
Une fois sur le bateau, après Apogons et Murènes, je demande "Quel est le nom de cette plongée ?". On me répond "c'est la Gabinière ! Tu ne l'avais jamais faite ?". Si, si... mais en fait, parfois, sous l'eau, les choses ne se ressemblent pas parce qu'elles sont chaque fois magnifiquement différentes. Et si l'on ne se pose aucune question, les belles choses viennent à nous, tout simplement.
Soudain, l'eau est trouble. J'ai froid, et cela dure. Ce ne sont pas mes yeux qui disjonctent : l'eau est vraiment trouble et la température a chuté d'au moins 5 degrés. Je cligne, mais non... ma vue ondule. Puis je regarde à droite, et je vois une démarcation très nette, foncée, comme de la fumée marron et cela me fait un petit peu peur. Qu'est-ce que c'est ?? Et les barracudas se promènent au dessus. C'est la thermocline, la barrière entre une zone d'eau chaude et une zone d'eau froide. Nous nageons lentement autour de cette limite et c'est une sensation étrange. C'est la première fois que je suis prise dans ce phénomène.
Nous nageons avec discipline aux côtés d'un moniteur très calme. Alors qu'il se retourne et me demande de regarder autour de moi, je me pose la question "Que peut-il y avoir à regarder puisque nous ne fouinons pas dans les rochers ?". Mais nous sommes encerclés par un gigantesque banc de barracudas... ils sont au moins une centaine !!! Et leurs yeux nous fixent... ils sont stables, c'est nous qui bougeons au travers du dessin qu'ils forment. A gauche contre la roche, à droite dans l'immensité, au dessus... leur nombre est surprenant, ils sont partout autour de nous. Longs et fins, rayés, comme de petits vilains requins... ils sont beaux.
Je tente mon deuxième tête à tête avec mon amour des mers, un Mérou. Sa taille est moyenne, mais ses lèvres sont déjà tellement bulbeuses... c'est un vrai bouledogue. Je m'approche doucement de lui, intriguée, déterminée mais impressionnée aussi. Il est plus gros que tous les poissons que j'ai taquinés. Alors que ma face masquée avance doucement vers lui, il reste immobile et me dévisage avec ses gros yeux bien distincts. Alors que mes pupilles s'ouvrent grand d'étonnement face à la petite distance de 60 cm qui nous sépare, il s'en va d'un battement de queue lent et harmonieux, sans brutalité , ni rejet... il n'est juste pas prêt. Peut-être ne le suis-je pas vraiment non plus ?
Une fois sur le bateau, après Apogons et Murènes, je demande "Quel est le nom de cette plongée ?". On me répond "c'est la Gabinière ! Tu ne l'avais jamais faite ?". Si, si... mais en fait, parfois, sous l'eau, les choses ne se ressemblent pas parce qu'elles sont chaque fois magnifiquement différentes. Et si l'on ne se pose aucune question, les belles choses viennent à nous, tout simplement.
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