Un défi, une lutte, le dépassement de soi : du pur bonheur !
"Départ dans moins de 15 secondes", j'entends. A peine ai-je le temps de mettre ma pédale gauche en haut que le départ est lancé : les "fauvettes" sont déjà parties en mode Sprint ! Aïe, aïe, aïe : il va falloir pédaler dur ! "Au départ, il faut que tu partes à fond pour te placer, sinon elle vont te gêner dans les descentes !" m'a conseillée mon "coach". Surprise, je pars dernière ! J'active alors le mode avion pour réussir à passer en intérieur devant quelques filles dès le premier virage de la Start loop ! Je lève les yeux et je me rends compte que je ne vois déjà plus les avions de chasse de devant. Je comprends de suite : ce n'est pas une ballade, c'est la course !
Première petite montée : une fille chute devant moi sur le single. Aujourd'hui, c'est chacun pour soi : je coupe hors du sentier, je ne lâche rien pour enfin passer le virage d'attaque de la 2ème portion ! J'entends hurler mon nom par les copains du club affublés de rose, ça me motive encore plus ! Je ne regarde personne, j'essaie juste de "tracer". Je pense surtout aux trajectoires qu'il faut que je soigne et me lance dans la première descente technique. J'aborde les marches et les virages glissants sans difficulté mais je me sens moins confiante que pendant les reconnaissances. Mes membres tremblent et mes muscles vacillent. J'ai tellement envie d'aller vite que j'ai du mal à faire connecter mes petits neurones pour y voir clair. Il fait chaud, mon esprit s'embrouille.
Sortie du technique, j'attaque la montée abominable, raide et en plein soleil ! Je tâche de continuer à pédaler mais d'autres concurrentes calent avant moi. Je saute du vélo et commence à pousser à vive allure. Je passe devant deux filles et je remonte sur mon Bike en essayant de sauter sur la pédale de gauche, comme je l'ai appris... 
Çà y est : je suis "Oxy" comme ils disent. En bref, épuisée, à bout de souffle... ! Je tâche d'aller à fond dans le single entre les arbres mais mes trajectoires sont floues, je guidonne, je ralentis ! Mon regard a du mal à se porter loin... J'essaie de me rappeler toutes ces notes et conseils griffonnés sur mon carnet !
Çà y est : je suis "Oxy" comme ils disent. En bref, épuisée, à bout de souffle... ! Je tâche d'aller à fond dans le single entre les arbres mais mes trajectoires sont floues, je guidonne, je ralentis ! Mon regard a du mal à se porter loin... J'essaie de me rappeler toutes ces notes et conseils griffonnés sur mon carnet !
Juste avant la descente, je finis par doubler une fille qui me ralentit... J'approche le fameux "Drop" que mon coach aurait souhaité que je saute : je me lance à allure raisonnée ! C’est très glissant, des cailloux se sont foutus en plein milieu et je n'ai personne devant moi pour me montrer la "trace". J'enquille une mauvaise trajectoire et je n'arrive pas à en sortir ! Je suis complètement à gauche, mes yeux fixent la réception, je n'arrive pas à regarder loin ! Au lieu de lâcher les freins pour libérer mon vélo qui saurait où aller, mon doigt se fige sur le frein avant. Là, c'est le drame : je bascule tête la première... un OTB comme ils disent (Over The Bar) ! C'est trop tard, je suis affalée dans la terre sur le cadre de mon vélo. La fille de derrière me repasse devant, tant bien que mal ! "Ça va ?" me demande un bénévole qui a relevé mon vélo. "Oui, ça va ! Mon vélo..." je lui quémande. Il me tend ma monture. Je ne regarde même pas si quelque chose est cassé ! Ni une ni deux, je suis repartie en ronchonnant, alors que ma poignée de frein avant a complètement basculé (je ne m'en rendrai compte que le soir en rangeant le vélo dans le local !!). J'éprouve de la déception car ce passage, je l'ai pourtant travaillé et j'aurais pu passer à la perfection ! Au lieu de ça, je m'affale comme une baleine dans le sable pour perdre des minutes et la confiance en soi ! 
Je repars en rythme sur le plat... mais mon moral a pris un coup ! Je
m'en veux d'avoir fait une bêtise si tôt dans la course ! Je sais d'autant plus que bien d'autres difficultés en
descente m'attendent, et que c'est dans celles-ci que je peux gagner du
temps ! Je ne veux pas ressentir d'appréhension ! Ma main me fait un peu mal... il fait chaud et mon cœur
s'emballe. Cette course ne nous donne aucun moment de répit : c'est un
sprint ! Soudain, dans ce dur effort, je sens qu'une partie de moi a envie
d'abandonner... de tout lâcher ! Je doute de moi et je n'ai personne
pour me rassurer ! "Motive toi, feignasse ! Arrête de douter ! Les chûtes font partie du jeu, il y en aura d'autres !" je me persuade ! Je reprends mes esprits pour finalement réaliser des passages acceptables dans les épingles en descente. J'arrive finalement à rattraper les concurrentes de devant ! Alors que je l'ai rattrapée, la jeune championne UNSS de mon club fait une chute juste devant moi... Je suis rassurée : ça arrive bien à tout le monde !
Puis suivent à nouveau les enchaînements de ces "parties" que j'ai décortiquées avant la course... avec les raidillons qui font monter le cardio ! Mais sur ce tour, je sens moins la fatigue. La championne de France UNSS est juste devant moi. Nous sommes ralenties par deux cadets sur les portions de singles. "Tu me laisseras passer quand tu le peux, s'il te plait ?" lance-t-elle en douceur au gamin de devant. Je comprends que si elle trouve le moyen de doubler, je dois faire de même ! J'accélère la cadence pour rajouter "Je passe aussi, s'il te plait !" avec un peu plus de fougue ! Mais sans que je m'en rende compte de suite, la petite championne a mis le turbo en route... insidieusement ! Pourquoi je ne m'accroche pas plus ? Je me dis sans doute que je ne peux pas la rattraper et je reste derrière un cadet, qui n'est pas dans ma catégorie. Sur le dernier bout avant la ligne d'arrivée, j'accélère, côte à côte avec lui ! Et là, les mecs des Vieux Cochons se mettent à "brailler" pour que je ne lâche rien ! Eric hurle à la mort ! Je me prends au jeu, juste pour rire et je lui "fais l'intérieur" ! Je sprinte... mais le cadet sprinte aussi ! Nous voilà dans une course folle sur 100 mètres pour passer la ligne d'arrivée avant l'autre ! Je relâche finalement avant, le sourire sur les lèvres ! "Pourquoi tu as lâché ?" se désole Eric très sérieux. "Mais nous ne sommes pas dans la même catégorie, ça ne sert à rien ! Je l'ai juste fait pour le Fun !" je lui réponds en riant. Lui avait cru que c'était une fille et avait voulu me motiver à sprinter pour gagner une place !
La course est finie. Les mecs des Vieux Cochons semblent plutôt fiers de moi. Eric est enthousiaste comme jamais devant sa "pouliche", comme il m'a eu appelée. On m'arrose avec un jet d'eau pour me rafraîchir ! Yannick qui entraîne les jeunes de l'association me félicite et m'invite à continuer à rouler avec les filles du club. D'un coup, je me rends compte que ma main me fait mal : un hématome est sorti. Je me regarde : je suis égratignée de partout et couverte de cette terre sèche de couleur orange. Je ne peux pas mentir, je suis bel et bien tombée ! Mais, l'important n'est pas là. Les résultats viennent d'être affichés ! Sur les cinq femmes de ma catégorie, je termine 3ème en 1h05'46"... à tout juste 30 secondes de la deuxième, qui n'est ni plus ni moins que la championne UNSS 2015. Au classement complet des 13 féminines, cette dernière monte sur la 3ème marche du podium, et je ne suis pas loin ! J'attends toujours les résultats, mais je devrais être 4ème ou 5ème sur 13 ! J'avoue que cela me procure une sensation de bien être. J'ai l'impression d'avoir réussi quelque chose pour lequel je n'étais pas donnée gagnante du tout, dès ma première participation ! Je remercie grandement les Vieux Cochons de m'avoir inscrite à cette course, que je n'aurais pas faite sans eux ! Et je ne peux que remercier Eric qui m'entraîne, m'apprend, me conseille, me motive, me rassure et surtout, qui croit en moi. A la prochaine !Course de X-Counrty du Championnat régional Côte d'Azur - Cochon Bike - 7 juin 2015.
Photos : Maillot Rose = course !
Maillot Rouge/Orange = recos !
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