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Terre des Cardabelles : Passion, quand tu nous tiens, tu nous dépasses.

Equipages :
Christophe Note / Rémi Gros - 205 Rallye F2000
Frank Doveri / Lara Ferrari - Subaru Prodrive Grp N
Laurent Clutier / Maude Crépin - 206 XS Coupe Peugeot

Le Rallye Terre des Cardabelles est le moment où tous les rêves que vous avez cru voir grandir dans les yeux d'un ami vont finir en séance de remise en question. Et d'un autre côté, les pertes d'espoirs des autres se transforment en lueur menant peut être à un nouveau jour. La conclusion de ces observations : il faut savoir prendre les choses comme elle viennent, ou bien ne pas les prendre. Qui n'a jamais rêvé de devenir le pilote du siècle ? Si Sébastien Loeb y est parvenu, pourquoi pas nous ? Mais ce rêve n'est pas un objectif : c'est un rêve, un grand. Et lorsque l'on court en Rallye, il est primordial de se fixer des objectifs. Un objectif n'est pas un rêve : c'est une ligne directrice qui vous amène petit à petit à construire quelque chose. Quoi ? L'on ne sait jamais vraiment... mais l'on apporte à chaque fois des pierres à l'édifice.


"La 205 va voler ! On va la finir comme il faut cette caisse!", c'est cette phrase qui fait pétiller vos yeux lorsqu'une voix surexcitée vous annonce son départ d'une spéciale. Vous avez vu passer tous les premiers, ceux qui tiennent entre leurs mains le volant de purs bijoux de mécanique... 4 roues motrices et… des "watts", comme l’on dit. Et alors même que la n°148 vient de passer… vos deux jambes qui s’excitent au bord de ce plateau terreux peuvent à peine témoigner de l’angoisse qui vous envahit lorsque la voiture 149 ne vous jette pas de poussière, comme elle le devait. « Ils ont cassé un triangle en sortant dans l’ES1… il faut s’organiser pour le réparer à l’assistance », c’est ce que l’on ne voulait pas entendre. La petite Peugeot a accumulé les pénalités lorqu’elle passe la cellule de chronométrage de la première spéciale. C’est un équipage désarmé, rempli de désillusions… qui s’arrête au bord de la route. Un pilote blond, un peu maladroit, tente d’aider son copilote… Pour le « Norvégien », l’objectif : c’est repartir ! Et c’est important d’y croire. Le copilote, lui, a du mal à y croire.

Le blanc pur d'une Subaru Prodrive groupe N ! Blanche comme neige, la belle Subaru expose sa beauté sobre et naturelle dans un blanc joliment coloré du sable qui vole sur le plateau du Larzac. L’ambiance professionnelle de l’assistance vous ramène à l’évidence : il faut distinguer les professionnels, ceux qui font appel aux professionnels, les amateurs qui s’organisent comme des professionnels… puis les amateurs, tout court, qui cherchent à s'amuser. Le pilote de la Subaru Prodrive Groupe N est ici pour se faire plaisir et il ne s'en privera pas. « C’est le seul moment où je peux vraiment dégoupiller »... et la goupille est dégoupillée ! La bosse "du Camp" est passée à fond, en cinquième, sous les applaudissements des nombreux spectateurs venus spécialement pour voir "du spectacle" ! Dans un style de conduite assez brusque, la belle blanche part dans tous les sens et son ours la maintient sur les rails ! C'est toujours merveilleux de regarder une personne prendre du plaisir comme "un fou".

La 205 boiteuse est de retour en piste ! Dimanche, en dehors des pénalités, le grand blond réalise des temps surprenants malgré les réparations d'urgence effectuées avec de petits moyens en terme de pièces de rechange. Les pignons de la boîte de vitesse creusent leur tombe à chaque virage, mais cet équipage "qui n'a plus rien à perdre" reste dans le coup ! C'est pour ça qu'on ne rechignera sûrement pas lorsqu'il s'agira de piètiner au bord d'un champ pour voir passer la petite lionne battante après plus de d'une heure 1h30 d'attente ! Elle déboule dans un gauche 130 (je pense ??), inscrite comme il faut malgré de mauvaises suspensions... et surtout ne lâchant rien ! Toujours ce même style... "Aggrrrhhh !!!", c'est ce que l'on croirait entendre quand elle vous lèche le bout des pieds avant de vous faire mordre cette poussière succulente des rallyes Terre.


Mauvaise nouvelle : l'assistance "remballe tout" ! Et vous arrivez au poste 6 de cette maudite spéciale devant un pilote blond désarmé dont les rêves se sont écroulés lorsqu'il a perdu le contrôle de sa machine de course. Il vous sert un mince sourire en guise d'accueil, c'est une manière de vous faire comprendre son désespoir. Il ne s'agit pas simplement d'une sortie de route. C'est une remise en question. L'équipage a effectué deux tonneaux impressionnants... et c'est maintenant l'heure de remettre en cause tous les objectifs que l'on s'était fixé. Quels étaient-ils ? Alors que l'on a envie de leur donner leçons, d'écouter ces multiples raisons qui expliquent ceci ou cela, l'on se rend compte qu'il est parfois difficile de rêver et de faire la part des choses. Tout comme il difficile de tirer des leçons de ses erreurs tout en continuant d'y croire.

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